Réflexions sur l'art (l'hyperréalisme)
Avec les beaux jours, ma rigueur à la tâche se fait vacillante... Vous qui me lisez, parfois, me suivez, parfois, ne soyez pas déçus... ça finira par venir ! Je finirai par accoucher à nouveau d'une pièce. Mais vous savez bien que tout enfantement est difficile. C'est long et difficile. Il en va de même pour l'art. A mon sens. A mon modeste avis, une création artistique requiert du temps, de la concentration, de la patience, et un minimum de doigté.
Je reviens il y a peu de Toulouse, où je suis allée voir une exposition d'art contemporain aux Abattoirs. Le peintre exposé s'appelait Franz Gertsch, grand maître de l'hyperréalisme. Il est suisse. On pourrait presque dire - mais ce serait tomber dans le préjugé - qu'on a tout dit en disant qu'il est suisse. Il a produit un nombre très limité de tableaux en 40 ans de carrière, mais ces tableaux sont d'une précision et d'une minutie incroyables. On croirait contempler des photographies, mais immenses, dans lesquelles le moindre détail du grain de la peau ou du cheveu est représenté. Certains diront que c'est un travail inutile à l'heure du numérique. il m'a semblé au contraire que c'était là une démonstration de brio. Et à l'heure où nous perdons tous nos savoirs-faire artisanaux, en Europe, voir qu'il y a encore un homme capable de peindre avec une telle maîtrise, eh bien vous savez quoi, moi ça me rassure sur l'avenir de l'humanité. Car de toutes façon, l'art est inutile, c'est même sa définition légale. Alors inutile pour inutile, celui-là au moins a quelque chose à dire sur la vacuité de nos sociétés du vite-fait, vite-consommé, vite-jeté !
Chapeau bas l'artiste !